Sefyu, rappeur de 23 ans au talent plus que prometteur...
Il fait ses premières marques dans le milieu du Hip Hop français au début des années 90 à Aulnay-sous-Bois, au sein du groupe NCC (Natural Court Circuit), collectif dans lequel il évolue jusqu'à ce jour.
Sefyu a participé à de nombreux projets :
- Sur Sachon dire non vol. II, on le retrouve sur La lutte libère.
- Il participe à la compile Pur Son du Ghetto (PSG)
- Sur Révélations 2001, il pose 2 titres Sélection finale et Finalement avec Philo.
- Sur Talents Fâchés 1, il cartonne avec Sefyu Molotov et il rappe sur Baiser avec Rohff, Zesso et Dry et sur le 2ème volume, on le retrouve avec Flow du malawi.
- Pour la compilation Street Lourd, Sefyu est en featuring avec RR sur le morceau VNR.
- Sur Retour vers le futur, il participe au remix du titre Pucc' Fiction d'Oxmo Puccino avec Kommando Toxic.
- Dans Rap Anthologie, Sefyu lâche ses rimes avec Dans ton cul.
- Il retrouve une nouvelle fois Rohff sur la compilation Rap Performance sur le titre L'intelligence du gun.
- Sur Killa Session 2, Sefyu donne la réplique à Flya pour un Dancehall Hip Hop.
Ses compétences lyricales l'amènent aussi à multiplier les featurings sur les albums des plus grands noms du rap français :
La K-bine, l'Emeute, Alibi Montana 1260 jours (disque d'argent en 2004), Rohff La Fierté des Nôtres (double disque d'or en 2004), Ritmo.
Il se révèle aussi sur scène aux côtés de : Passi, Sniper, Daddy Lord C, Rohff,... ainsi qu'aux Francofolies de La Rochelle en 2001.
En 2005, il sort son 1er Cd de rue Molotov 4, mixé par Kore & Skalp. Il parvient à imposer son style dans le milieu rap français, à travers des textes conscients et combatifs à effet unanime.
Si on se limite aux faits, c'est un rappeur qui s'est rendu incontournable en marquant de son empreinte une foule de projets (« La Fierté Des Nôtres » de Rohff, la série des « Talents Fâchés », « Rap Performance », « Streetlourd Hallstars », « La Nocturne de Skyrock », « Ol'Kainry & Dany Dan », « Patrimoine Du Ghetto »...), et dont la street-tape « Molotov 4 » a été plébiscitée par l'underground rap. Si on s'arrête à la première impression, c'est un style caractéristique, cette voix d'outre-tombe qui débite des lyrics glaçants, cueillant l'auditeur comme un crochet en plein foie.
Si on se penche sur l'artiste, on découvre avant tout une écriture. Des textes en formes de diaporamas, où les métaphores s'impriment dans la rétine de l'auditeur, où les paroles se voient autant qu'elles s'écoutent. Et, surtout, une incroyable richesse dans les degrés de lecture : derrière la brutalité apparente des propos, on découvre une vraie finesse dans l'analyse, une conscience sociale et un second degré désarmant.
Si on y regarde de plus près, Sefyu est avant tout un jeune de 23 ans, originaire du Sénégal, et qui a grandi à Aulnay-Sous-Bois (93). Un jeune parmi les autres, au parcours unique. Adolescent, il intègre le prestigieux centre de formation de l'équipe de football d'Arsenal. Mais les circonstances le forcent à abandonner au bout d'un an. Reprenant ses études, il obtient son bac mais doit aussitôt se lancer dans la vie active, contraintes matérielles obligent. Profondément attaché à la vie de son quartier, il devient alors animateur social.
Cet engagement social se retrouve d'ailleurs dès ses premières apparitions de rappeur en 1999 et avec le morceau « La Lutte Libère » en 2001, pour la compilation anti-raciste "Sachons Dire Non II".
C'est également à ce moment-là que Sefyu et ses proches décident de se structurer. D'abord par le biais du groupe NCC, mais surtout avec G8, collectif tentaculaire qui reprend le nom de la réunion des 8 pays les plus riches du monde. Sauf qu'ici, Sefyu et les siens parlent au nom des pays les plus pauvres. Basé sur un fort réseau de solidarité, G8 soutient l'activité musicale de ses membres et participe à des œuvres caritatives, contribuant par exemple à la création de convois humanitaires destinés aux pays d'Afrique.
Cette conscience sociale vient enrichir un rap qui utilise la provocation comme arme de réflexion, à l'image des hymnes « La Légende » ou « La Vie Qui Va Avec ». Ces titres déjà classiques, basés sur les clichés et les idées reçues (« La légende veut qu'Islam = ex-voyous de cité »), invitent l'auditeur à aller au-delà des apparences (« Rien ne sert de rouler en gamosse si t'as pas la vie qui va avec »), tout en condamnant l'air de rien la misère sociale à l'aide de formules foudroyantes (« Si les briques du quartier tiennent, chômage y va avec... »).
Avec un tel tour de force, Sefyu achève de prouver que sa portée dépasse le simple cadre du rap de rue, un genre dont il est un des nouveaux piliers. Car s'il en reprend les thèmes et les codes, c'est pour les utiliser de manière complètement inédite.
Derrière toutes ces pistes, dur de dresser un portrait définitif du rappeur, d'autant que ce dernier préfère entretenir un certain flou autour de lui, notamment en refusant de révéler son visage. "Qui Suis-Je ?...", premier album à venir, devrait cependant permettre de répondre aux nombreuses questions qui se posent à propos de Sefyu.
Quitte à en susciter de nouvelles, et à semer encore un peu plus le doute à son sujet.